Date de l'événement : du 4 au 14 Octobre 2024
Lieu : l'institut
Organisateur : la Canopée des Sciences
Intervenant : Muzé la rue, la compagnie Youkouyanyan, le laboratoire ECOFOG
En Guyane, où la biodiversité est à la fois un trésor et un défi à préserver, la médiation scientifique joue un rôle crucial pour rapprocher la recherche du grand public. Grâce à des formes artistiques telles que le conte et le graffiti, les enjeux écologiques et sanitaires, qu'il s'agisse de la préservation des tortues marines ou de la lutte contre les maladies transmises par les moustiques, deviennent plus accessibles. Ces initiatives, portées par des institutions comme le CNRS, l'IRD, l'UMR EcoFoG et l’Institut Pasteur, permettent de sensibiliser et d'impliquer les communautés locales dans une démarche collective de protection de leur environnement.
En Guyane, territoire de biodiversité exceptionnelle, l’art et la science se croisent pour sensibiliser et engager le grand public autour des enjeux écologiques. Que ce soit à travers les fresques murales ou les récits captivants, ces formes d’expression ancrées dans la culture locale deviennent des vecteurs puissants de médiation scientifique, permettant de traduire les recherches complexes en messages accessibles.
En Guyane, les tortues marines sont au cœur des préoccupations écologiques. Ces créatures, qui viennent pondre sur les plages du littoral, sont confrontées à de multiples menaces, notamment le changement climatique, la montée des eaux et la pollution. Des organismes comme le CNRS et les chercheurs du réseau tortues marines de Guyane étudient les impacts de ces phénomènes sur les populations de tortues, cherchant des solutions pour leur protection.
Le conte, en tant qu’outil de médiation, permet de transmettre ces recherches d’une manière sensible et accessible. En racontant l’histoire d’une tortue traversant l’océan pour venir pondre sur une plage désormais menacée, les publics, qu’ils soient enfants ou adultes, s’identifient aux enjeux de la conservation. Les récits traditionnels, auxquels on intègre les données scientifiques, font revivre les tortues marines en tant que symboles d’une nature vulnérable. Les chercheurs, en collaboration avec des conteurs locaux, transforment ainsi les connaissances scientifiques en récits vivants, favorisant l'appropriation des enjeux climatiques par les communautés locales.
Le graffiti est un autre médium puissant pour aborder des sujets scientifiques complexes, notamment ceux liés aux insectes et aux maladies qu’ils véhiculent. Les fourmis, par exemple, jouent un rôle essentiel dans l'écosystème forestier de Guyane, comme le montrent les recherches de l’UMR EcoFoG (Écologie des Forêts de Guyane) et de l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement). Mais le graffiti ne se limite pas à illustrer la biodiversité. Il devient aussi un outil pour sensibiliser aux enjeux de santé publique, notamment avec les moustiques et les maladies qu'ils transmettent, comme la dengue et le paludisme, des sujets de recherche de l’Institut Pasteur.
L’Institut Pasteur, acteur clé dans la lutte contre ces maladies, étudie l’impact des changements climatiques sur les populations de moustiques et développe des solutions, telles que le projet Wolbachia. Le graffiti, avec sa force visuelle, peut mettre en scène ces enjeux. Des fresques murales, par exemple, peuvent montrer la lutte contre les maladies transmises par les moustiques, tout en rendant hommage aux recherches en cours. Les rues deviennent alors des galeries d’art urbain où la science et la santé publique s’exposent à la vue de tous, éveillant la conscience des passants sur des sujets cruciaux pour la Guyane.
Ces approches illustrent la diversité des pratiques de médiation scientifique en Guyane. Les contes, les graffitis, mais aussi les expositions, le théâtre ou les ateliers participatifs, sont autant de moyens d’engager le public et de vulgariser les travaux de recherche. Qu’il s’agisse de la préservation des tortues marines, des interactions entre les fourmis et l’écosystème forestier, ou de la lutte contre les maladies transmises par les moustiques, la science devient plus compréhensible et plus proche grâce à ces formes artistiques. En s’appuyant sur des institutions comme le CNRS, l’IRD, l’UMR EcoFoG et l’Institut Pasteur, ces pratiques permettent de relier la recherche scientifique aux préoccupations quotidiennes des habitants de la Guyane.
Les enjeux écologiques et sanitaires auxquels fait face la Guyane ne concernent pas seulement les scientifiques ou les autorités locales : ils interpellent chacun d’entre nous. Notamment cette exposition, qui allie art et science afin d'éclairer des sujets cruciaux tels que la préservation des tortues marines ou la lutte contre les maladies transmises par les moustiques, doivent voyager le plus possible sur le territoire Guyanais. Faire circuler cette exposition, c’est offrir au plus grand nombre la possibilité de mieux comprendre ces questions essentielles pour l’avenir de notre environnement et de notre santé.
Il est fondamental de sensibiliser le public à ces enjeux afin de favoriser une prise de conscience collective. Lorsque l’art et la science se rencontrent, les concepts abstraits deviennent tangibles. Les fresques murales et les récits portés par cette exposition ne sont pas de simples représentations visuelles : ils invitent chacun à réfléchir sur les défis de demain, à développer un esprit critique et à s’interroger sur les actions à mener, que ce soit à l’échelle individuelle ou collective. Chaque citoyen, en comprenant mieux les interactions complexes entre l’écosystème guyanais, les changements climatiques et la santé publique, devient plus apte à s’engager dans des démarches de protection de son environnement.
Cette exposition s’adresse essentiellement aux jeunes citoyens, qui sont l’avenir du territoire. En les exposant dès aujourd’hui à ces problématiques, nous les préparons à devenir les acteurs de demain, porteurs d’une vision plus respectueuse et éclairée du patrimoine naturel et de la biodiversité de la Guyane. Développer leur esprit critique face aux bouleversements écologiques, tout en nourrissant leur curiosité et leur créativité à travers des supports artistiques, permet de construire une génération consciente et impliquée.
Faire voyager cette exposition, c’est donc bien plus qu’un simple déplacement géographique. C’est donner vie à un projet de médiation scientifique qui, au fil des villes et des communautés, tisse des liens, informe, et inspire les citoyens de tous âges. Qu’il s’agisse d’une fresque de graffiti représentant la lutte contre les moustiques ou d’un conte évoquant les tortues marines, chaque étape de cette exposition devient une opportunité de sensibilisation, un moment pour prendre conscience que la protection de la Guyane passe par l’action et la mobilisation de chacun.
Ce projet à été réalisé durant la Fête de la Science 2022, coordonnée par la Canopée des Sciences.
CLIM’ART à été initié par la Délégation Régionale à la Recherche et à la Technologie (DRRT), et financé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et la Direction de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (DCJS).